Top 10
Les trophées insolites de la F1
Lorsqu’un pilote remporte un Grand Prix, il glane vingt-cinq points au classement. Mais aussi un joli trophée à mettre sur sa cheminée. Ou ailleurs, certains étant pour le moins incongrus. Pour ne pas dire carrément spéciaux.
Brésil 2009 – Le plus piquant
Mark Webber a l’air tout content d’avoir devancé Robert Kubica et Lewis Hamilton à Interlagos. Il récupère pour l’occasion un sympathi-que pique d’une très jolie couleur turquoise. On l’imagine assez bien
l’utiliser comme broche pour faire rôtir un gros poulet, voire une dinde, vu la taille de l’engin. C’est Ann Neal, sa manager de femme, qui va être contente.
Brésil 2010 – Le plus mouillé
Interlagos toujours, avec cette fois-ci l’autre pilote Red Bull, le pas encore invincible Sebastian Vettel. Avec cette victoire et la deuxième place de Webber, l’écurie autrichienne s’assure de remporter le premier titre constructeur de son histoire. Et surtout Vettel refait un peu de son
retard sur Alonso au classement des pilotes. Qu’importe alors qu’il reparte avec une goutte d’eau entre deux plaques de plexiglas, une sorte de 1er prix d’un concours de vendeurs d’assurance prévoyance et santé.
Brésil 2011 – Le plus tranchant
Après Mark à Interlagos, Sebastian à Interlagos, voilà Mark et Sebastian à Interlagos, avec tous leurs amis. Une sacrée ambiance de fête, avec des confettis virevoltants par milliers. Et des sortes de cou-teaux suisses géants. Ce qui pourrait avoir l’air dangereux, mais
l’Aussie en saisit un à pleine main. L’Allemand, lui, a l’air de tenir à ses dix doigts et pris soin de confier le sien à quelqu’un d’autre. On n’est jamais trop prudent.
Canada 2011 – Le plus Tolkien
Jenson Button vient de faire une course folle. Déjà, le Grand Prix du Canada n’aurait jamais dû avoir lieu, n’étant pas initialement prévu au calendrier. Mais l’annulation du GP de Bahreïn lui permet d’être réintégré. Ensuite, le champion du monde 2009 s’impose malgré ses six arrêts au stand, deux accrochages, et avec seulement un peu moins
de trois secondes d’avance sur son dauphin. Alors quoi de plus normal qu’une récompense épique : une sorte de Tour d’Isengard portant un demi-ballon de rugby. Isengard, pour ceux qui l’ignorent, est la demeure de Saroumane dans le Seigneur des Anneaux, écrit par J.R.R Tolkien. Un Britannique, comme Jenson. Rien de plus logique.
Europe 2012 – Le plus (ou moins) aérien
Fait suffisamment rare ces derniers temps pour être signalé, Fernando Alonso est rasé de près sur cette photo. Peut-être pour se mettre dans son rôle de jeune fermier qui vient d’attraper une grosse poule bien
grasse juste avant qu’elle ne prenne son envol. En plus, il a déjà le champagne pour la cuisson. Après le coq au vin, la poule au champagne.
Espagne 2011 – Le plus flamboyant
Vettel encore, avec la tête du mec qui vient de faire une connerie et qui en est plutôt content. Peut-être parce qu’il vient de voler le feu. Pour un tel méfait, Prométhée a été condamné par Zeus à être enchainée à un rocher et à avoir le foie dévoré tous les jours par un aigle, ce qui n’est
pas vraiment très joyeux comme perspective. Quoique pour l’instant, l’Allemand règne encore sur la F1. Il s’en est plutôt mieux sorti que le Titan.
Hongrie 2011 – Le plus mystérieux
« Quel être, pourvu d’une seule voix, a d’abord quatre jambes le matin, puis deux jambes le midi, et trois jambes le soir ? » C’est à cette ques-tion que doit répondre Œdipe pour débarrasser la ville de Thèbes du
Sphinx qui terrorise sa population. Malheureusement, sa récompense est d’épouser Jocaste, sa mère, ce qui le pousse à se crever les yeux. Espérons que Jenson Button s’en sorte un peu mieux.
Japon 2009 – Le plus costaud
Selon Wikipédia, « les pilotes de Formule 1 sont des athlètes de haut niveau avec une très grande condition physique car leur corps doit s’adapter à des exigences spécifiques qui nécessitent endurance et résistance ».
Rien alors à ce que la FIA offre des haltères à ses petits protégés pour qu’ils entretiennent leurs petits corps musclés. Il en faut de la force pour tourner le volant d’une monoplace lancée à plus de 300 km/h.
Europe 2001 – Le plus défensif
Il arrive qu’un trophée ne serve jamais à rien, si ce n’est prendre la poussière dans une armoire ou un fond de cave. Il est aussi possible qu’on lui trouve une utilité longtemps après, comme seau à glaçons par exemple. Et puis, il y a les trophées qui se révèlent utiles dans l’instant,
à l’instar de ce bouclier à champagne, utilisé par Michael Schumacher pour se protéger des attaques de Juan Pablo Montoya et de Rubens Barrichello.
Abu Dhabi 2012 – Le plus marin
On passera sur la tentative de pose gangsta de Fernando Alonso, qui ressemble plus à un petit écureuil ayant mangé trop de noisettes qu’à un thug de Pasadena, pour se concentrer sur qu’il tient dans ses mains. À savoir une conque, ce gros coquillage dans lequel on souffle pour faire du bruit. Sûrement une manière d’appeler le succès.
Par Charles Alf Lafon
“Un joli trophée à mettre sur sa cheminée.”
